La Presse Riviera Chablais. Jean
Cossetto
19 avril 2004
Concert
apothéose hier à l'Auditorium Stravinski à
Montreux
Elans libérateurs du Messie
de Haendel
Le
Choeur des Gymnases lausannois et l'Ensemble
baroque du Léman laissent éclater leur joie.
Le Messie de Haendel, l'oratorio le
plus populaire du répertoire, n'a plus besoin
d'être présenté, tant l'oeuvre est adulée des
mélomanes et du public. Est-ce la présence du
célèbre Alleluia qui a toujours fasciné les
foules et qui a été redonné en bis, puisqu'à
la première exécution publique, le compositeur
a cru voir s'ouvrir le ciel.
L'oeuvre a été exécutée hier intégralement
et a débuté à l'heure. C'est le vrai respect
du public venu nombreux à Stravinski.
Le Choeur des Gymnases lausannois, créé à
l'instigation de René Falquet, est dirigé
aujourd'hui par Olivier Piguet. Les choristes,
renforcés par quelques anciens élèves et même
par des professeurs, nous a confié notre voisine
- membre du choeur, mais empêchée de participer
cette année aux activités de l'ensemble - ont
donné une exécution chaleureuse et soignée de
l'oeuvre.
Sous la direction de leur mentor, les chanteurs
ont fait un grand travail de préparation et ont
mis tout leur coeur à l'ouvrage. Le résultat
est impressionnant, même si une telle masse
vocale n'est pas facile à modeler, notamment
dans les nuances. L'intonation est précise, la
fusion des voix encourageante et la dicipline
vocale enviable, même si parfois, quelques
chanteurs se laissent emporter par leur
enthousiasme. Plutôt sympathique!
Le quatuor vocal
Si le choeur intervient dans 20 numéros sur 47,
le quatuor vocal n'est pas en reste et se voit
attribué un rôle important. La soprano
Catherine Rouard force l'admiration par la
souplesse de sa voix, sa sincérité et
l'agileté de ses vocalises. Si le contre-ténor
Thierry Dagon chante sa partie dans un style
irréprochable, le manque de rondeur de sa voix
ne fait pas oublier la présence d'un alto
féminin, essentiel dans le Messie.
Le ténor Frédéric Gindraux - la grande
révélation du groupe - émeut profondément par
sa sensibilité, le velouté d'une voix claire et
la noblesse de sa prestance. Marc-Olivier
Oetterli allie musicalité et finesse de la voix,
peur courantes chez une basse.
L'Ensemble baroque du Léman a apporté une
contribution appréciée par sa souplesse et
l'intonation précise des instruments anciens.
Les trompettes baroques se sont montrées
admirables dans l'Alleluia et pour la première,
dans l'air de basse de bravoure "The Trumpet
shall Sound". L'ensemble devient toujours
plus le partenaire incontournable des choeurs de
notre pays.
Enfin, soulignons le travail formidable effectué
tout au long du festival par Roland Zimmermann,
preneur de son pour Radio Chablais et qui fournit
aussi ses enregistrements à Espace 2. Ca en dit
long sur la qualité de son travail!
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